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Les écrans pour les enfants, bons ou mauvais ?
Mutuelle entrain article les ecrans et les enfants

Ils sont partout. Télévisions, téléphones, tablettes… les écrans font aujourd’hui partie intégrante de notre vie. Même s’ils peuvent être pratiques, en abuser pourrait mettre les adolescent·es les plus fragiles en difficulté. Décryptage avec la neuropsychologue Audrey Cordière.

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Les écrans, à consommer avec modération

L’abus d’écran et ses conséquences

Difficile parfois de passer un moment sans avoir son enfant le nez devant son écran. Pour les nouvelles générations vivre sans leurs écrans peut être inconcevable. Mal gérés ils peuvent devenir un vrai fléau pour les jeunes et leur santé.

La docteure Audrey Cordière recommande un maximum de 2h d’écran (ce qui inclut les téléphones portables et leurs réseaux sociaux, la télévision, les jeux-vidéo, etc.) pour les jeunes adolescent·es, et ce pas tous les jours.

De manière générale, l’abus d’écran peut provoquer des troubles du sommeil, une chute des résultats scolaires, une possible mauvaise estime de soi (ne pas abuser de l’image des super-héros ou expliquer que ce n’est en aucun cas un objectif à atteindre, tout comme la « vie rêvée » des influenceur·euses).

Avec ces abus peuvent également apparaître des troubles alimentaires, comme la perte d’appétit ou au contraire une prise de poids liée à cette activité sédentaire. Rester plusieurs heures, tous les jours, devant les écrans empêche également les jeunes adolescent·es de pratiquer une activité sportive ou culturelle qui pourrait leur permettre de se dépenser et de moins grignoter devant la télévision par exemple.

Enfin, pour les enfants qui auraient des problèmes familiaux, une surexposition pourrait exacerber une difficulté à gérer leurs émotions et générer une intolérance à la frustration.

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Déceler le vrai du faux sur les écrans

La neuropsychologue explique que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les écrans ne peuvent pas, à eux seuls, créer des troubles du neurodéveloppement (type trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité de l’enfant,  trouble du langage). En revanche, en abuser pourrait exacerber ces symptômes et avoir un effet néfaste chez les enfants déjà fragilisé·es.

Selon le site le bon usage des écrans, porté par l’Institut d’Éducation Médicale et de Prévention, ces enfants surexposé·es aux écrans pourraient souffrir à plusieurs niveaux :

Il est aujourd’hui encore difficile de diagnostiquer une addiction aux écrans, explique la neuropsychologue. Le mot « addiction » nécessite de passer un nombre d’heures phénoménales devant les écrans et induit également des crises de sevrage qui sont très compliquées à évaluer sur des enfants.

Restructurer les temps d’écran

Différencier un écran passif d’un écran actif

S’il peut être compliqué de les priver de leur téléphone ou de leur tablette, pourquoi ne pas transformer un écran passif en écran actif ? Explications.

Si certains écrans mettent leurs utilisateur·rices dans un état passif, d’autres peuvent au contraire avoir un effet actif et positif. Selon la neuropsychologue, la façon d’aborder les écrans peut ainsi changer leur impact sur la santé des enfants.

Partager ensemble son avis sur une vidéo d’un réseau social ou sur un film peut changer du tout au tout. Il en va de même avec les jeux vidéo. Dans certaines situations conflictuelles entre parents et enfants, la docteure recommande même à ses patient·es de jouer en famille à ces jeux plutôt que de les interdire totalement. Ainsi, ces écrans sont actifs et deviennent des moments bénéfiques, de partage et de complicité.

Si les écrans passifs n’ont pas la même qualité que les écrans actifs, il ne faut pas les diaboliser. Le tout étant de savoir les gérer.

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Trouver de nouvelles activités en famille

Pour les enfants qui sont déjà dans un schéma où les écrans sont très présents, la neuropsychologue recommande une diminution progressive du temps d’écran plutôt qu’un changement drastique.

Commencer par remplacer ces moments par des jeux de société en famille, des moments de loisirs créatifs. Inviter des ami·es à la maison est aussi un bon moyen de casser la routine.

Remplacer des moments passifs devant la télévision par des écrans actifs, des lectures, des activités en extérieur comme du sport ou une activité loisir, etc.

Les parents ont un rôle majeur à jouer dans la restructuration des temps d’écran

Attention, les enfants ont souvent tendance à reproduire ce qu’ils voient. Difficile de limiter le temps d’écran de ses enfants si on passe soi-même plusieurs heures sur son téléphone. Le rôle des parents est un enjeu clé dans la réorganisation du quotidien.

Pour la docteure Audrey Cordière, il est également important de respecter au mieux les dispositifs de protection de la jeunesse en matière de programmes télévisés. Ces pastilles (interdit aux moins de 16 ans, etc.), sont à prendre en compte en fonction de la maturité de votre enfant également. Certains enfants ont du mal à faire la différence entre réalité et fiction, quand d’autres le peuvent. Il est recommandé d’être présent·es sur ces temps afin de pouvoir expliquer le vrai du faux au besoin.

Le côté positif des écrans, sous supervision parentale

Les écrans font aujourd’hui figure « d’encyclopédie moderne » en améliorant l’acquisition des connaissances et des savoir-faire. Ils peuvent également aider aux révisions d’examens.

Selon l’Académie des Sciences dans son rapport de 2013 sur l’enfant et les écrans les écrans seraient également source d’insertion sociale et de formation de la pensée des plus jeunes.

Pour la neuropsychologue Audrey Cordière, les jeux en réseaux peuvent également avoir des effets positifs lorsqu’ils sont bien encadrés, notamment chez les adolescent·es. Ils sont utiles à la création de lien social pour les plus timides. Ils peuvent aussi améliorer l’attention ou la vitesse de traitement des informations, notamment les jeux de tirs (Call of Duty, etc.), « d’ailleurs, beaucoup de chercheurs mettent en place la pratique de jeux vidéo chez les personnes âgées pour travailler la mémoire ou l’attention » explique la docteure.

Elle explique également que partager des séries ou des réseaux communs donnent la possibilité aux jeunes de trouver des atomes crochus et ainsi se sentir intégré·es dans les échanges en ayant les mêmes références.

Les dessins animés et les films peuvent également aider au développement cognitif comme la mémoire, l’attention et le langage.

Utiliser les écrans de façon active et sous supervision peut être un bon moyen de resserrer des liens, créer du lien social et développer certaines de ses capacités.

Cela étant dit, il faut veiller à cadrer ces activités pour les jeunes et les adolescent·es, au risque de faire de ces atouts un véritable fléau.