Quand on parle d’incontinence, on pense souvent que cela n’arrive qu’aux personnes âgées.
Détrompez-vous. L’incontinence est moins rare qu’il n’y paraît.
Explication et solutions.
L’INCONTINENCE ET L’ÂGE
L’incontinence, qu’est-ce que c’est ?
Quand on parle d’incontinence, on parle plus précisément de la perte involontaire de contrôle sur la fonction urinaire et/ou fécale.
Cela peut aller de fuites occasionnelles à des pertes plus fréquentes et sévères.
L’incontinence touche tout le monde
Selon le site Ameli, l’incontinence peut toucher toutes les populations. Jeune ou âgée, féminine ou masculine. Chez les personnes âgées, cela peut être dû à un problème d’ordre physique comme la diminution de la force musculaire et de la capacité de la vessie, ou d’ordre neurologique.
En effet, certaines maladies, comme la maladie de Parkinson, peuvent affecter le contrôle de la vessie.
Chez les hommes, la prostatectomie (l’enlèvement de la prostate par chirurgie) peut endommager les muscles et les nerfs et engendrer une incontinence.
Il existe plusieurs types d’incontinence
Au-delà de la différence entre incontinence fécale et urinaire, sont possibles :
- Incontinence urinaire d’effort. Elle survient lors d’activités physiques ou lorsqu’on tousse ou éternue.
- Incontinence urinaire par impériosité. Elle se caractérise par une envie soudaine et irrépressible d’uriner, suivie de pertes involontaires.
- Incontinence mixte. Celle-ci est une combinaison des deux types précédents.
- Incontinence fonctionnelle. Cette forme d’incontinence survient lorsque la personne a du mal à atteindre les toilettes à temps.
- Incontinence fécale. Elle implique la perte de contrôle des selles.
Si vous vous reconnaissez dans l’une de ces situations, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.
LE TABOU DE L’INCONTINENCE
L’impact social de l’incontinence chez les personnes âgées
L’incontinence, bien que courante parmi les personnes âgées, demeure un sujet socialement sensible et souvent négligé.
Les personnes touchées peuvent être confrontées à l’isolement et la stigmatisation.
Les personnes âgées craignent souvent de parler à leurs proches de leur problème d’incontinence. Celle-ci étant souvent considérée comme un signe de sénilité, les personnes qui en sont touchées peuvent redouter d’être admises en institution.
Attention, cette crainte de devenir un fardeau pour la famille peut conduire les personnes âgées à retarder l’accès aux soins appropriés.
Perte de confiance en soi
La difficulté à contrôler les fonctions corporelles peut entraîner une retenue sociale. Les personnes âgées, déjà très souvent isolées dans notre société, peuvent ainsi limiter d’autant plus leurs interactions sociales et leurs activités quotidiennes.
L’incontinence, un sujet difficile à aborder
Si les personnes concernées n’osent pas aborder le sujet, les proches peuvent également éprouver une gêne à discuter de questions intimes liées à la santé, tandis que les médecins peuvent parfois négliger d’explorer les aspects psychosociaux de l’incontinence, se concentrant plutôt sur les aspects médicaux.
Cette réticence contribue à maintenir le silence autour de l’incontinence, entravant l’accès aux solutions et aux soins nécessaires.
POURTANT DES SOLUTIONS EXISTENT CONTRE L’INCONTINENCE
Thérapie comportementale et musculation du plancher pelvien
Il est possible de rééduquer votre plancher pelvien afin de limiter et de prévenir les fuites urinaires.
En amont, il est important d’adopter des habitudes saines, comme maintenir un poids santé, limiter la consommation d’irritants tels que la caféine par exemple.
Il est également possible de commencer une thérapie comportementale pour aider à modifier les habitudes de vie qui contribuent à l’incontinence. Vous pouvez commencer à aller aux toilettes à des heures régulières par exemple.
Les produits du commerce et protections urinaires
Il existe également dans le commerce une multitude de dispositifs telles que les protections absorbantes, les sondes urinaires ou les tampons pour l’incontinence fécale qui peuvent être utilisés pour gérer les fuites du quotidien.
Les médicaments et la chirurgie contre l’incontinence
Enfin, certains médicaments, tels que les anticholinergiques (médicaments utilisés pour réduire les sécrétions de certaines glandes), peuvent aider à réduire l’urgence urinaire (toujours demander conseil à votre médecin).
Dans certains cas, la chirurgie peut être recommandée pour corriger des problèmes anatomiques sous-jacents, tels qu’un prolapsus (appelé aussi descente d’organes) ou une obstruction.
Si l’incontinence est un sujet encore tabou, elle n’est pourtant pas si rare. Elle n’est pas non plus synonyme de dégénérescence ! Il est possible de se faire aider et de vivre avec. N’hésitez pas à en parler à votre médecin ou vos proches afin d’ouvrir le sujet et de retrouver une vie sereine.