Selon les générations, le tatouage peut avoir différentes connotations.
Sulfureux, dangereux, artistique, émancipateur, effet de mode… tous ces adjectifs ont un jour fait partie de la réputation du tatouage.
Souvent vu comme signe de jeunesse, peut-on se faire tatouer quand on est senior ?
Un senior tatoué peut-il aussi passer sous le laser du détatouage ?
LE TATOUAGE SENIOR, SA RÉPUTATION ET SES RISQUES
Le tatouage à tout âge ?
Les premières armes du tatouage occidental et notamment français a été marginal.
On pense souvent aux marins, aux motards et autres groupes plutôt en marge de la société quand on parle de l’arrivée du tatouage en Europe.
Pourtant, aujourd’hui le tatouage s’est largement démocratisé et peut se retrouver sur les corps de toutes les catégories sociales.
Il reste cependant toujours très axé sur la jeunesse.
Si les plus de 50 ans ne sont pas les plus tatoué·es, 25 % des moins de 35 ans étaient tatoué·es en 2016 contre 7 % des plus de 50 ans selon l’IFOP, la moitié d’entre eux pensent la pratique du tatouage comme un art (toujours selon la même étude de l’IFOP).
En effet, voir ses petit-enfants se faire tatouer ou encore voir les peaux encrées se normaliser dans tous les types de média donne parfois envie de passer sous les aiguilles.
Une esthétique senior du tatouage
Si l’envie est présente, la façon n’est pas la même. Les seniors auront plutôt tendance à opter pour un tatouage de petite taille et intime.
L’une des meilleures façons de se lancer.
Les tatouages seniors ne sont plus poussés par le regard de la société et de la mode.
Les motifs choisis sont généralement plus familiaux : les noms des enfants ou petit-enfants, un symbole rappelant une figure familiale.
C’est aussi une manière de se sentir accepté·e par la société. Pour certain·es d’entre eux, le fait de ne plus avoir quelqu’un “au-dessus” comme leurs parents, leur donne l’opportunité de passer le cap du tatouage.
Les risques du tatouage senior (ou non)
Même démocratisé, le tatouage reste une plaie dans la peau. Il faut donc prendre des précautions avant de se lancer, d’autant plus avec l’âge.
Au-delà d’effectuer des recherches consciencieuses sur le ou la tatoueuse qui vous prendra en charge, il faut également prendre en compte ses pathologies.
Avec l’âge se développent ou apparaissent certaines pathologies qui peuvent mettre un frein à vos projets de tatouage comme :
- Un diabète,
- Une insuffisance rénale,
- Une maladie cardiaque,
- Une immunodépression,
- Une allergie,
- Une maladie de la peau
Il est d’ailleurs déconseillé de se faire tatouer si vous êtes porteur·euse du virus de l’hépatite B ou C, ou du VIH.
Avec l’âge la peau se détend et se déshydrate. Il est nécessaire de bien l’hydrater avant et après avoir été tatoué·e.
L’encre d’un tatouage ne gardera sa “jeunesse” que si la peau est régulièrement hydratée.
N’hésitez pas à en parler à votre médecin avant de vous rendre au studio de tatouage.
LE BOOM DU DÉTATOUAGE, ENTRE TATOUAGES RATÉS ET REGRETS
Qui se fait détatouer ? Les jeunes ou les seniors ?
Il est facile de penser que les premières cibles du détatouage soient les seniors, autrefois jeunes tatoué·es qui regrettent aujourd’hui leur souvenir de jeunesse.
Que nenni !
Les premières cibles sont bien les jeunes d’aujourd’hui.
En effet, les tatouages faits en fin d’adolescence avec peu de réflexion sur le sens ou le motif artistique a pour effet de parfois regretter ses choix de motifs ou ses intentions derrière un tatouage.
Les anciennes générations semblent avoir bien vécu avec leur tatouage de jeunesse et sont moins nombreuses à recourir au laser pour les retirer.
Quant aux seniors nouvellement tatoués, il semblerait qu’ils réfléchissent davantage à la signification et au motif du tatouage avant de se lancer.
Leurs tatouages étant aussi plus petits, leurs regrets sont beaucoup moins fréquents.
Le détatouage, comment ça marche ?
À ne pas prendre à la légère, le détatouage est un acte médical.
Il fonctionne par un laser qui fractionne les particules de pigments du tatouage présents dans le derme permettant ainsi de les éliminer de l’organisme.
Cette technique nécessite plusieurs séances car la peau doit pouvoir se reposer et se régénérer entre les séances.
Attention, bien souvent le laser est plus cher mais aussi plus douloureux qu’une séance de tatouage.
Bien que la technique ait beaucoup évolué, il se peut que le tatouage ne disparaisse pas totalement, notamment sur les peaux âgées qui peuvent être abimées par le temps.
La teneur en pigments, la surface, le type de peau ou encore les traces de couleurs sont d’autant d’éléments à considérer dans la technique du détatouage.